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La reine Marie de Médicis,
veuve d'Henri IV, demandera en 1630 à l'ingénieur florentin Thomas Francine de
réaliser une composition appelée "la grotte du
Luxemboug". Dans son état initial, cette grotte ressemblera au
nymphée du château de Wideville dans les Yvelines,
construit par le même architecte.
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Fontaine Médicis
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La grotte d'origine,
en réalité une façade d'environ 12 mètres
sur 14 mètres de hauteur, était composée de trois
niches en cul de four destinées à masquer les
bâtiments de la rue d'Enfer auxquels elle était
adossée. Elle était couronnée d'un grand fronton
portant les armes de France et des Médicis, surmonté de
pots à feu, et encadré de deux figures
allégoriques couchées représentant le Rhône
et la Seine. La reine avait commandé ces deux figures fluviales
au sculpteur français Pierre Biard (1592-1661). Le bassin de la
niche centrale restera sans effet d'eau jusqu'au début du
XIXème siècle. Un mur en pierre de taille
décoré de fausses arcades encadrait les deux
côtés de la grotte. Les niches étaient
séparées par quatre colonnes d'ordre toscan au fût
bagué orné de bossages et congélations.
La transformation de la grotte accompagnera les importants travaux
entrepris dans le Palais Médicis en 1799, lors qu'il deviendra
le siège du Sénat conservateur. Chalgrin, l'architecte du
palais, demandera aux sculpteurs Duret, Ramey et Talamona de restaurer
les figures fluviales très endommagées. Les armes des
Médicis et de Henri IV seront remplacées par un simple
rectangle à congélations. Chalgrin fera placer une petite
Vénus en marbre dans la niche principale et transformera la
grotte en fontaine.
Les murs seront démolis dans les années 1850 et Alphonse
de Gisors, architecte du palais, aménagera un bassin beaucoup
plus vaste. Des modifications d'importance interviendront au
début des années 1860, lors du percement de la rue
Médicis. Le tracé du baron Haussmann entraînera la
destruction d'une partie des dépendances du Sénat et le
déplacement de la fontaine Médicis. Ce percement,
pratiqué en grande partie aux dépens du jardin du
Luxembourg, soulèvera de vives protestations. Le Sénat,
par l'intermédiaire d'Alphonse de Gisors, présentera un
contre-projet qui sera refusé.
La grotte sera démontée pierre par pierre en 1862, et
rapprochée du palais d'environ trente mètres. Alphonse de
Gisors lui restituera la couronne et les armes de France et des
Médicis. Il fera aménagé un bassin long d'une
cinquantaine de mètres orné de vasques, entre deux
rangées de platanes. Les travaux de sculpture, destinés
à la nouvelle ornementation des niches, seront confiés
à Auguste Louis Ottin. Celle du centre sera occupée par
un groupe en marbre représentant Acis et Galatée
couchés sous un rocher au sommet duquel prendra place la figure
colossale en bronze de Polyphème s'apprêtant à
lancer sur son rival la pierre qui doit lui donner la mort. Les niches
latérales accueilleront deux statues représentant Pan et
Diane.
Alphonse de Gisors réalisera la façade orientale de la
fontaine Médicis. Il la dotera d'un bas-relief
représentant Léda et Jupiter métamorphosé
en cygne exécuté en 1807 par Achille Valois pour la
fontaine de la rue du Regard, au croisement de la rue de Vaugirard,
détruite lors percement de la rue de Rennes. La nouvelle
façade orientale se terminera par une demi coupole et un fronton
sur les rampants duquel seront couchées deux gracieuses
naïades exécutées par le sculpteur Klagmann.
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Quelques
Artistes : Auguste-Louis-Marie Ottin
(1811-1890), Achille-Joseph-Etienne Valois (1785-1862).
Quelques une de
leurs oeuvres :
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Polyphème

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Polyphème,
un Cyclope fils de Poséidon et de la nymphe Thoosa,
connaîtra une aventure amoureuse avec la nymphe Galatée.
Il apprendra d'un devin, Télémos, qu'il perdrait la vue
par la faute d'un nommé Ulysse. Il répondra qu'il avait
déjà le coeur brisé par la faute d'un autre homme.
Au cours de ses aventures, Ulysse mettra à sac la ville des
Cicones et recevra de Maron, un prêtre d'Apollon qu'il avait
épargné, de nombreux cadeaux parmi lesquels du vin. Son
voyage le conduira en Sicile où il demandera
l'hospitalité, avec ses douze hommes, à Polyphème
à qui il déclarera s'appeler Outis (personne). Le
Géant les enfermera dans sa grotte fermée par un gros
rocher et mangera six des compagnons. Ulysse enivrera Polyphème
en lui offrant le vin qu'il avait reçu de Maron, puis il
l'aveuglera avec un pieu chauffé dans le feu. Les autres
Cyclopes, qui voulaient punir les coupables de ce geste, entendront
qu'il ne s'agissait de personne.
Ulysse s'enfuira
avec ses compagnons rescapés, à l'aube, lorsque
Polyphème poussera le rocher pour faire sortir son troupeau. Les
évadés s'accrocheront aux ventres des moutons et
embarqueront sur leurs navires. Ulysse pourra alors crier son vrai nom
à Polyphème qui lancera un énorme rocher dans la
mer. La colère de Poséidon, le père de
Polyphème, s'abattra sur Ulysse après cet
événement. Ulysse abordera Eolia, l'île du
maître des vents Eole qui lui offrira une outre dans laquelle
étaient enfermés tous les vents à l'exception du
vent de l'Ouest, laissé libre pour ramener Ulysse à
Ithaque. L'équipage, persuadé que l'outre contenait de
l'or, provoquera une tempête en la déliant pendant
qu'Ulysse dormait. Les voyageurs jetteront ensuite l'ancre dans le port
des Lestrygons. Ces derniers écraseront plusieurs navires sous
de gros rochers et dévoreront les équipages. Ulysse
parviendra à s'échapper et rejoindra l'île d'Aeaea
où demeurait Circé.
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Pan

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Le
nom de Pan, fils
d'Hermès, signifie nourricier en grec archaïque. Il sera le
dieu des pâturages, notamment des moutons et des chèvres.
Certains mythographes lui donnent également pour père
Zeus, Cronos ou Apollon et pour mère Callisto,
Pénélope, Hybris, ou une chèvre. L'une d'entre
elles abandonnera l'enfant à la naissance. Il sera recueilli par
les Nymphes.
L'enfant possédera les membres inférieurs d'un bouc et de
petites cornes sur la tête. Les artistes du Moyen-Age reprendront
ces caractéristiques pour représenter le diable.
Hermès sera fier de le montrer aux dieux de l'Olympe. Pan sera
un dieu lubrique qui poursuivra les Nymphes. Les Grecs le
considéreront comme un dieu de la fertilité du
bétail.
Pan partagera le goût de la musique avec Apollon sans en
posséder le talent. Il perdra un concours face à lui, en
Lydie. Tmolos, qui sera juge, accordera le prix à Apollon. Midas
sera affublé d'oreilles d'âne pour ses commentaires
déplacés. Pan jouera de la "syrinx", plus connue sous le
nom de flûte de Pan, pour faire danser les nymphes et les
satyres. Il gagnera cette flûte alors qu'il poursuivait la nymphe
Syrinx, ou Novacris. Cette dernière, voulant fuir le dieu et ne
pouvant franchir le fleuve Ladon, demandera aux nymphes de la
transformer en roselière.
Pan coupera quelques roseaux de différentes longueurs pour en
faire une flûte. Pan aimera également
Séléné, la déesse de la Lune, et l'attirera
dans les bois en lui promettant une toison de laine blanche.
Pan, qui donnera naissance au mot panique, ne supportera pas
d'être dérangé pendant son sommeil. Il
sèmera la panique dans les rangs des Géants, au cours des
affrontements avec les dieux. Il sera l'un des personnages favoris des
poètes bucoliques, comme son demi-frère Daphnis, qu'il
aimera tendrement. Pan demandera au roi Pheidippidès, qui
traversait le mont Parthénion en Arcadie pour demander de l'aide
à Sparte avant la bataille de Marathon (490 avant
Jésus-Christ), pourquoi les Athéniens ne lui rendaient
pas de culte alors qu'il les protégeait. Les Perses subiront une
cuisante défaite et Athènes offrira un sanctuaire
à Pan. Les Romains identifieront Pan au dieu des bois Sylvain.
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Acis et Galatée

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Le nom de Galatée, fille de
Nérée et de Doris, qui vivait au large de la Sicile
où le Cyclope Polyphème faisait paître ses moutons
et ses chèvres, évoque la couleur blanche du lait.
Galatée, qui n'aimait pas le corps monstrueux de
Polyphème, lui préférera le berger nommé Acis, fils de Pan et de la nymphe
Simaethis. Le couple se moquera de la jalousie de Polyphème, qui
les surprendra endormis sur une rive. Il les réveillera et
s'emparera d'un énorme rocher sous lequel il écrasera son
rival. Galatée, très triste, fera jaillir une source sous
le rocher et fera d'Acis le dieu du cours d'eau. Dans une autre
version, Acis n'est pas cité. Polyphème gagnera le coeur
de la nymphe en chantant et jouant de la flûte.
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Léda et Jupiter
métamorphosé en cygne

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Alphonse de Gisors réalisera
la façade orientale de la fontaine Médicis. Il la dotera
d'un bas-relief représentant Léda
et Jupiter métamorphosé en cygne
exécuté en 1807 par Achille Valois pour la fontaine de la
rue du Regard, au croisement de la rue de Vaugirard, détruite
lors percement de la rue de Rennes. La nouvelle façade orientale
se terminera par une demi coupole et un fronton sur les rampants duquel
seront couchées deux gracieuses naïades
exécutées par le sculpteur Klagmann.
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